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CGEDD-AMF-Cerema-ANCT ont conduit en juin et juillet 2021 auprès de 1 400 maires et présidents d’intercommunalités une étude sur le regard que ces élus portent à l’égard du paysage et leurs besoins en matière de formation.
Le paysage avant tout associé au cadre de vie et au milieu rural
Lorsque l’on demande aux élus ce qu’évoque pour eux le mot paysage, les réponses les plus citées sont : un cadre de vie agréable (65%), la campagne / l’espace rural (35%), la végétation/ les arbres/ les plantations (34%), la préservation du patrimoine (31%) ou encore le lien homme – nature / biodiversité (30%). Une très grande majorité d’élus (89%) s’appuie sur sa connaissance personnelle du territoire. Deux autres sources de connaissances sont citées par plus de 4 élus sur 10 : « les témoignages recueillis dans la population » et « les photographies actuelles ou anciennes ».
L’urbanisme, le principal défi en matière de paysage
Près de la moitié des élus (47%) considèrent que le paysage sur leur territoire ne s’est ni amélioré, ni dégradé. Une proportion légèrement supérieure estime que le paysage s’est amélioré (28%) par rapport à la proportion de ceux qui pensent qu’il s’est dégradé (25%).
Les défis auxquels les élus vont être confrontés en termes d’opérations ou de démarches d’aménagement au cours du ou des prochains mandats sont nombreux. Ceux qui sont les plus soulignés sont la planification urbaine (54% de réponses, plusieurs réponses possibles), l’aménagement de place, de rue, d’espace public (51%), l’évolution de l’espace et des activités agricoles (29%), les infrastructures de mobilité et de transport (28%), les opérations d’aménagement (27%), l’adaptation au changement climatique (27%) et la définition et mise en œuvre d’une stratégie énergétique (26%). Les défis occupent une place différente selon que le territoire se situe en milieu rural, urbain ou périurbain. « Concernant la renaturation et la végétalisation, on relèvera une disparité forte entre les élus urbains qui choisissent cette réponse à 43%, contre seulement 15% des élus ruraux et 20% des élus périurbains. », note l’étude.
Compétences et outils au service du paysage
Pour répondre à ces défis, la moitié des élus pense pouvoir solliciter soit les services et agences de l’État et leurs paysagistes-conseils (51%), soit le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement (CAUE) (49%), soit leurs propres services techniques (commune ou intercommunalité) (48%). 1/3 pense solliciter des agences techniques ou services départementaux (32%) et des associations et/ou mouvements citoyens (32%).
Les élus interrogés qui ont fait ou font appel à un conseil en paysage le font principalement en tant que prestataire extérieur (43 %) et beaucoup plus rarement seulement au sein de la structure technique de la collectivité (10%), certains (14%) associent les deux types d’appui. Les outils de politique publique relatifs au paysage les plus connus des élus correspondent à la dimension paysagère des documents d’urbanisme (42%), la Charte de parc naturel régional (37%), l’Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) thématique sur le paysage (33%) et le Plan de paysage (23%). Les périmètres territoriaux qui paraissent les plus pertinents pour les élus lorsqu’il s’agit d’intervenir sur le paysage sont essentiellement locaux : le périmètre communal (73%), les EPCI (55%) et les bassins de vie (48%). En matière de développement durable, ¾ des élus sont convaincus que la transition écologique et énergétique est une opportunité d’évolution qualitative du paysage.
Un besoin de compétences / connaissances supplémentaires ressenti par une large majorité d’élus
8 élus sur 10 ressentent le besoin de renforcer leurs compétences ou connaissances en matière de paysage. Pour cela, ils considèrent que la façon la plus appropriée est de se former par des visites de terrain. Là encore, le rôle du professionnel est essentiel (49% d’élus citent “la visite personnalisée de son territoire avec un professionnel – paysagiste, urbaniste… – appropriée”). Certaines thématiques suscitent particulièrement un souhait de formation de la part des élus ; c’est le cas des « Paysages et patrimoines » (bâti, naturel et culturel) (52%), des « Paysages et biodiversité » (45%) et des « Paysages, agriculture et forêt » (43%).
Crédit photo : Plante & Cité/Olivier Damas