Résumé d’informations internationales semaines 44 à 47 et analyse :
L’horticulture, dans son ensemble et sous toutes les latitudes, est confrontée à de nombreux défis, dont trois sont des défis majeurs :
- La crise de l’énergie qui préoccupe particulièrement la filière verte
- Le changement climatique et ses conséquences prévisibles
- La pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Pour chacun de ces défis, des solutions existent déjà. Elles sont à l’étude ou en cours d’expérimentation, mais leur mise en œuvre dans la pratique demande encore du temps et beaucoup d’investissements alors que la capacité financière des entreprises est actuellement entièrement mobilisée pour faire face en urgence au problème de la crise énergétique.
En ce qui concerne les aides des Etats, elles sont de plus en plus difficiles à obtenir, d’abord parce que l’épisode pandémique a déjà largement entamé les ressources, mais aussi parce que certaines de ces aides pourraient aller à l’encontre d’autres intérêts.
Aux Pays-Bas, par exemple, le ministère néerlandais des affaires économiques et du climat (EZK) travaille sur un ensemble d’aides aux PME énergivores dans le cadre du programme Allocation pour dépenses énergétiques (TEK) sans engagements datés. Mais pendant ce temps, la crise énergétique perturbe gravement le cycle de trésorerie des entreprises néerlandaises sous serre. Le lobby horticole continue de faire pression sur les milieux politiques pour des ajustements du dispositif d’indemnisation et de garantie de crédit.
En Allemagne, les organisations professionnelles se battent en plus pour un ajournement de la taxe sur les émissions de CO2. Le report de la prochaine hausse des prix, c’est très bien, mais ce n’est pas assez. De nombreux producteurs se chauffent au gaz ou au charbon. Les deux sont devenus extrêmement chers.
Les prix des copeaux de bois augmentent également, donc investir dans un système alternatif de ce type serait extrêmement risqué. Non seulement à cause du prix, mais aussi à cause de la disponibilité, parce que les producteurs, ne savent pas si le bois sera encore politiquement souhaitable comme énergie thermique dans quelques années.
Au Royaume-Uni, la flambée des coûts de l’énergie combinée à un manque continu de personnes pour les cultures constituent une menace sérieuse pour l’avenir de l’industrie horticole britannique des fleurs et plantes. Un nouveau rapport préparé par Promar International a révélé que les coûts de production des producteurs ont augmenté de 27 % au Royaume-Uni au cours des 12 derniers mois. Les producteurs et négociants au Royaume-Uni sont en plus confrontés à l’imminence des décisions concernant les interdictions d’utilisation des tourbes.
Et pour l’ensemble des pays d’Europe, il reste encore beaucoup à faire pour que l’agriculture et l’horticulture puissent cultiver avec 50 % de produits phytosanitaires en moins en 2030 (comme l’a proposé la Commission européenne). Cela nécessite beaucoup d’investissements dans la recherche et l’innovation.