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En Irlande, la Teagasc (Agriculture and Food Development Authority) a lancé en 2020 une enquête pour suivre l’évolution des coûts des matières premières de plusieurs productions agricoles, dont la pépinière. Une première étude publiée en novembre 2021 indiquait une hausse des prix des intrants en pépinière de 12,4% par rapport à 2020. Compte tenu de l’accélération récente de l’inflation sur les intrants en lien avec le conflit en Ukraine, la Teagasc a à nouveau évalué la hausse des coûts et met en évidence une hausse du prix des intrants pour les produits de pépinière de 13% entre mars 2021 et mars 2022.

Evolution de la répartition des coûts de production

En mars 2022, les coûts de production se répartissent de la façon suivante :

  • 35% pour la main-d’œuvre
  • 8% pour l’emballage
  • 8% pour l’énergie
  • 6% pour les engrais
  • 6% pour les produits de protection des cultures
  • 6% en supports de culture / compost
  • 31% en divers autres coûts

Le bulletin rapporte que durant les 12 mois étudiés, le coût des matières premières des productions horticoles (ornementales et non ornementales) a cru en raison de facteurs macroéconomiques externes mais plus récemment en lien avec le conflit en Ukraine. Cette évolution récente n’est pas sans conséquences sur les marges : tandis que les producteurs ont pu bénéficier d’une hausse des prix de détail durant les 12 mois étudiés, l’accélération récente de l’inflation qui augmente les coûts crée une pression croissante sur les marges, explique l’étude.

Derrière les 13% de hausse du prix des matières premières entre mars 2021 et mars 2022 se cachent de très fortes différences entre les matières premières : +135% pour l’énergie, +120% pour les fertilisants, +35% pour l’emballage, +27% pour les supports de culture, +7% pour la main-d’œuvre et +6% pour les produits de protection des cultures.

Le coût des jeunes plants

Concernant les jeunes plants, à l’augmentation des coûts de production s’ajoute la forte demande en plantes qui se traduit par une offre de jeunes plants insuffisante qui accroît les prix des plants importés et la concurrence entre producteurs pour en obtenir. Les jeunes arbustes ont connu une hausse du prix des intrants de 15% après une hausse de 29% en 2020, les arbres en racines nues ont connu une hausse de 5 à 20% selon la taille et l’espèce. Les producteurs d’arbres semi-matures doivent attendre 1 à 5 ans avant de pouvoir mettre en vente leurs végétaux. Par conséquent, à travers leurs investissements pour produire un nouveau stock de végétaux, ils font un pari sur l’avenir de la rentabilité de cet investissement d’ici 4 à 5 ans.

Face à la hausse du prix de la main-d’œuvre, les investissements en matière d’automatisation se poursuivent avec toutefois un potentiel limité pour ce qui est de certaines productions (arbres).

Pour aller plus loin

Teagasc, Horticulture Crop Input Price Inflation 2022. Information diffusée dans Hortweek