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Mais les préoccupations environnementales demeurent prégnantes sur le marché du végétal.

Résumé d’informations internationales semaines 05 à 09 et analyse :

La Saint- Valentin est une date de passage très suivie par les professionnels de la fleur pour apprécier l’évolution des marchés en ce qui concerne les volumes échangés et les prix. C’est aussi le démarrage de la nouvelle saison des fleurs et plantes. Cette année plus particulièrement, l’événement calendaire était attendu avec un peu d’appréhension par tous les acteurs qui s’inquiétaient des conséquences de l’inflation et de la guerre Russie/Ukraine sur le comportement des consommateurs. Malgré une hausse assez conséquente des prix, surtout pour les roses, la demande était soutenue et les ventes ont été bonnes à très bonnes dans toutes les catégories de points de vente.

Aux Etats-Unis et au Canada, les ventes pour le 14 février ont dépassé les prévisions les plus optimistes, malgré les quelques difficultés météorologiques qui ont retardé les productions de Colombie et d’Equateur. La logistique a retrouvé toutes ses capacités d’avant la période Covid.

Dans son enquête flash auprès des membres de l’Association des grossistes et importateurs de fleurs allemands, les répondants étaient unanimes : la Saint-Valentin a montré que le désir d’offrir des fleurs est toujours très présent et le niveau des prix joue généralement un rôle secondaire.

En France, en Belgique, en Italie, en Espagne, les acteurs de la distribution sont rassurés, cette St Valentin 2023 restera dans les annales comme un bon cru.

Au cours des deux semaines précédant la Saint-Valentin, pour la première fois aux Pays-Bas, les ventes de tulipes sont plus importantes que les ventes de roses, 160 millions de tulipes et 151 millions de roses ont été échangées sur le marché de Royal FloraHolland. Soit 8 millions de roses en moins que l’an dernier.

Les Pays-Bas jouent toujours un rôle essentiel en important et/ou en réexportant 40 % des fleurs vendues dans le monde. Mais de nouveaux acteurs du commerce des fleurs font sentir leur présence, modifiant la dynamique de la production et de la distribution. Dans un contexte de crise énergétique et à mesure que la technologie des transports se développe, les producteurs d’autres régions, y compris l’Afrique subsaharienne, remettent en question l’influence traditionnelle des Pays-Bas sur ce marché.

Des préoccupations environnementales de plus en plus pressantes

L’eau, au centre des problèmes environnementaux

Les problématiques de disponibilité et de qualité de l’eau font partie des sujets environnementaux qui passent au premier plan des préoccupations. La conjugaison des facteurs démographiques, économiques et environnementaux devrait aggraver ce phénomène, en particulier dans les zones arides et semi-arides. Les filières horticoles, bien conscientes du problème, s’organisent.

En Afrique du Sud par exemple SGASA (Seedling Growers’ Association of South Africa), l’association des producteurs, organise des ateliers pour aider les producteurs à anticiper cette question. Fin février, à Nairobi au Kenya, la manifestation Africa Agri Expo, a organisé des rencontres de délégués de pays de la région, y compris les ministres de l’agriculture du Soudan du Sud, du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda. L’objectif est de concevoir une installation de R&D pour mener des recherches sur l’agriculture en milieu aride.

Même aux Pays-Bas, à Zundert, zone de production intense de pépinières dans le Brabant néerlandais, les producteurs, les services de l’eau de la province, les techniciens spécialisés, travaillent sur une approche globale, à l’amélioration de la qualité de l’eau rejetée, mais aussi à la disponibilité de la ressource pour cet été, ce qui paraît de moins en moins évident.

Interdire ou non la tourbe ?

Viennent ensuite les préoccupations liées aux interdictions de l’utilisation de la tourbe. C’est au Royaume-Uni que la pression est la plus forte. Le gouvernement écossais a lancé une consultation sur la fin de la vente de tourbe en Écosse,

Fran Barnes, PDG de l’Horticulture Trades Association (HTA), a précisé les progrès qui ont déjà été faits dans la transition de l’utilisation de la tourbe ; le Royaume-Uni est aujourd’hui à un niveau historiquement bas quant à la proportion de tourbe utilisée pour l’industrie (30% en compost en sac au détail et 51,7% en usage professionnel).

Mais les essais pour aller plus loin ont donné des résultats variables et les améliorations ne seront pas faciles. Le gouvernement écossais a accepté d’explorer les exemptions possibles à l’interdiction totale.

Le recyclage du plastique, un enjeu européen

Et dans une moindre mesure, les préoccupations concernant le recyclage des matières plastiques poursuivent leur chemin. La Commission européenne a publié de nouvelles propositions avec le règlement sur les emballages et les déchets d’emballages (PPWR), dans le cadre du Green Deal, pour encourager la réutilisation et le recyclage des emballages et mettre fin aux déchets polluants. Les secteurs de l’horticulture et de la floriculture en Europe ont déjà bien avancé vers des solutions concertées entre fabricants et utilisateurs.

Il est impressionnant de voir, dans tous les pays concernés, la rapidité d’adaptation des filières horticoles aux contraintes et aux pressions environnementales qui se succèdent sans interruption depuis trois ans. Et il est rassurant de constater des tendances positives pour le démarrage de la saison de printemps.

Brand WAGENAAR,  Février 2023 – Contact : E mail : brandwagenaar@icloud.com – Tél : 06 07 10 00 27

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  • Veille Horticole Internationale : semaines 5 à 9 2023