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Crédit photo : Alexandre Bourgois

Les problèmes de recrutement se poursuivent et nécessitent plus que jamais une recherche de solutions en collaboration avec les acteurs de la filière et les pouvoirs publics.

Les salons professionnels de la rentrée

Le cycle des salons horticoles qui marquent la rentrée a commencé avec Plantarium/Groen Direkt à Boskoop en Hollande fin août. Cette nouvelle édition a connu un grand succès. Le salon flamand Florall, également organisé fin août et qui met en avant des plantes ornementales et produits de pépinière peut se targuer aussi d’une édition réussie pour son 30ᵉ anniversaire. Le salon Green is Life en Pologne a été également un succès pour sa 32ᵉ édition et a hébergé le 70ème congrès de l’AIPH. L’édition anniversaire du 25e GaLaBau au parc des expositions de Nuremberg en Allemagne a réuni les acteurs de la filière du végétal. Enfin, le Salon du Végétal à Angers en France a affirmé sa renaissance par une édition réussie. En Turquie, au Kenya, aux États-Unis, en Chine, la rentrée ne manquait pas non plus de salons tournés vers les produits de l’horticulture et les métiers du paysage.

Le point commun de tous ces salons en Europe, c’est l’évolution du point de contact par les salons qui passe d’un modèle à vocation commerciale vers des manifestations à vocation de réseautage et de création de lien. Si le nombre d’exposants et de visiteurs n’est pas en augmentation, quand il ne diminue pas, la convergence des évènements de filière autour de ces salons en assure la pérennité. La pertinence et la qualité des conférences et exposés en assurent le succès et le renouvellement de style, attirent les professionnels producteurs, paysagistes et distributeurs soucieux de rechercher des solutions en commun à la complexification de leur métier.

Crédit photo :  NuernbergMesse Frank Boxler

Adaptation climatique

En ce qui concerne l’adaptation aux évolutions climatiques et environnementales, l’innovation variétale actuelle est performante et répond à ces attentes. Chaque salon professionnel présente son concours de nouvelles variétés résistantes et adaptables aux contraintes à venir ; le travail permanent des obtenteurs est remarquable à cet égard.

Mais ce qui est aussi remarqué, c’est que le végétal environnemental s’enracine progressivement dans tous les esprits, depuis l’obtenteur jusqu’à l’utilisateur final, comme l’une des solutions d’avenir pour s’adapter au changement climatique. Les avancées technologiques et l’intégration de l’I.A font également l’objet de nombreuses discussions, communiqués et démonstrations.

Contraintes règlementaires

Les contraintes règlementaires sont l’objet de beaucoup de débats et tables rondes, et les défis sont nombreux : organiser la transition énergétique, diminuer rapidement l’utilisation des produits phytosanitaires, recycler et éviter les rejets dans les milieux naturels, produire sans tourbe et sans plastique vierge.

Dans la majorité des pays en Europe, ces défis sont relevés par les producteurs, bien soutenus par leurs organisations professionnelles. Les discussions avec les instances gouvernementales (quand elles sont en place) permettent parfois d’aménager leurs exigences et leurs délais. Cependant, toutes ces contraintes ont un coût de mise en œuvre dans un contexte économique difficile.

Contraintes économiques et sociales

L’inflation dans la zone euro est actuellement moins élevée qu’en 2022 et 2023, mais encore suffisamment pour ne pas laisser espérer une baisse du prix de l’énergie et des intrants. Cela signifie que les taux d’intérêt seront aussi encore élevés et que les salaires augmenteront plus rapidement qu’auparavant.

Malheureusement, le pouvoir d’achat des classes moyennes et supérieures est lui aussi sous pression, et ce sont les principaux clients des plantes et fleurs. Pour les produits végétaux, il reste encore une certaine élasticité de la tolérance aux prix, mais elle n’est pas sans limites.

Ressources humaines, production, paysage et commerce

Il devient urgent d’aborder le sujet de la gestion prévisionnelle des ressources humaines dans la filière du végétal avec les différents acteurs concernés et les pouvoirs publics.

Dans de nombreux pays, les obstacles au recrutement dans la filière se multiplient : vieillissement et disparition progressive des savoir-faire et des détenteurs d’expérience, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, rémunérations peu attractives au regard de la réputation de pénibilité physique, saisonnalité des métiers, problèmes de règlementation et de conditions de travail pour les travailleurs temporaires et immigrés. 

Une partie de ces problèmes trouve une solution dans la robotisation des tâches, mais cette substitution est loin de répondre à tous les problèmes et elle génère aussi d’autres besoins en compétences spécialisées (Voir Note de veille internationale de février 2024, semaines 05 à 09).

Le nombre de postes à pourvoir est bien plus élevé que le nombre de candidatures reçues et cette situation commence à pénaliser les capacités de production, la réalisation des chantiers, le commerce des végétaux. Ce problème est devenu structurel dans tous les pays producteurs en Europe et en Amérique du Nord. À cela s’ajoute la difficulté des entreprises à trouver un repreneur.

En Allemagne et aux Pays-Bas, cette question est devenue prioritaire et des actions d’envergure sont mises en place en concertations avec toutes les branches de la filière.

Brand WAGENAAR, Sept. 2024 – E-mail : brandwagenaar@icloud.com

A télécharger

  • Sources : veille internationale semaines 36 à 39 2024