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En France, l’Unep a travaillé sur ce sujet en publiant en 2021 le guide « Bien gérer son entreprise du paysage ».
Bien calculer les taux de profit pour les entreprises du paysage
GoMaterials, grossiste américain en végétaux pour le paysage, publie le guide « Landscaping for Profit » à destination des entreprises du paysage pour les marchés privés.
Si certaines prestations génèrent davantage de marges que d’autres, les niveaux de profit varient beaucoup d’une entreprise du paysage à l’autre en raison d’un calcul de marge de profit différent.
La marge de profit net pour l’entretien de la pelouse et le paysage se situe généralement entre 5 et 20%.
Dans les faits, certains entrepreneurs n’intègrent pas des frais importants dans leur calcul de marge. Ils surestiment leurs profits et sous-estiment le prix des prestations.
Supposons qu’un entrepreneur calcule son profit net par le chiffre d’affaires (10 000 $) auquel il retire le coût du matériel (4 000 $) et la main-d’œuvre (4 000 $).
Son taux de profit net est de 20%. Néanmoins, d’autres coûts doivent être pris en compte, tels que les frais de fonctionnement et les coûts associés aux erreurs et retards.
Une évaluation plus conforme à la réalité
Go Materials rappelle les concepts de base en gestion d’entreprise :
- Chiffre d’affaires de la prestation : le montant facturé au client pour réaliser la prestation. Dans l’exemple, l’entreprise facture 10 000 $ pour la refonte totale de la cour.
- Le coût des matières premières et équipements : il s’agit du coût de l’ensemble du matériel nécessaire pour réaliser la prestation : matières premières, outils, location d’équipements, y compris ceux issus d’achats en gros (colle, clous…). Dans l’exemple, le coût de l’ensemble du matériel s’élève à 4 000 $.
- Coût direct du personnel : il s’agit de tous les coûts de la main-d’œuvre sur le terrain : ceux pour réaliser la prestation mais également les temps associés à la prestation : trajets, nettoyage du matériel… Dans l’exemple, le coût du temps passé pour réaliser la prestation est estimé à 4 000 $ et le coût du temps complémentaire à 750 $.
- Coûts indirects : Ce poste comprend les dépenses qui ne concernent pas directement la réalisation du travail sur le chantier, tels que les salaires des employés de bureau. Il s’agit de frais de fonctionnement de l’activité de l’entreprise. Dans l’exemple, en prenant en compte le coût journalier et la durée du chantier, le montant des coûts fixes atteint 640 $.
- Erreurs et imprévus : certains événements, tels que des conditions météorologiques défavorables peuvent générer des coûts supplémentaires en retardant la date de finalisation du projet. Autres exemples d’imprévus : stocks insuffisants, arrêts maladie d’employés ou changements de dernière minute du client.
L’entreprise peut calculer l’ensemble des coûts associés à ces imprévus qu’elle divisera par rapport aux coûts totaux annuels pour établir un taux qu’elle utilisera l’année suivante. Dans l’exemple, le coût des erreurs et retards est estimé à 800 $.
Profit net : Après avoir intégré l’ensemble des coûts, l’entreprise ne fait pas de profit net contrairement aux 20% calculés initialement. Elle fait une perte de 190 $.
Augmenter la marge pour les entreprises du paysage
Voici un calcul prenant en compte prenant en compte les différents paramètres d’amélioration des marges :
- Coût des matières premières et équipements : le rapport recommande d’acheter en grandes quantités le matériel (clous, colle, etc.) en début d’année en tenant compte de la consommation de l’année précédente, plutôt qu’à chaque projet afin de diminuer les coûts et le temps passé à la commande. Le recours à des marketplaces permet de réduire les coûts sans forcément faire appel à un fournisseur exclusif. Par quelques méthodes pour réduire le coût du matériel, l’entreprise présentée dans l’exemple permet de passer d’un coût du matériel de 4 000 $ à 3 400 $.
- Coûts directs du personnel : quelques améliorations en termes d’organisation (par exemple éviter les multiples déplacements, améliorer le suivi du stock, éviter le temps d’attente des livraisons tardives sur le chantier, contrôler régulièrement le matériel et les véhicules pour éviter les pannes) permettent de gagner du temps et donc de réduire les coûts. Dans l’exemple, des adaptations au niveau de l’utilisation de la main-d’œuvre donnent lieu à une diminution des coûts de passant de 4 750 $ à 4 394 $.
- Coûts indirects : d’après GoMaterials, le profit net et les coûts fixes vont de pair ; la baisse des coûts fixes est essentielle à la hausse des profits. Externaliser certaines tâches, bien définir le rôle de chacun pour les tâches administratives ou louer plutôt qu’acheter du matériel peuvent dans certains cas contribuer à réduire les coûts fixes. Autres possibilités : opter pour des espaces de travail partagés, faire louer le matériel non utilisé et négocier les services comme le loyer et l’assurance. L’application de certains de ces conseils génère pour l’entreprise une réduction des coûts, passant de 640 $ à 576 $ de frais fixes.
- Erreurs et retards imprévus : bien que certaines erreurs ou retards soient imprévisibles, il est possible de les éviter le plus possible.
- -En utilisant des applications ou autres outils de technologie pour bien anticiper les conditions météorologiques.
- -En facturant au client ses changements de dernière minute pour couvrir les coûts de refonte du projet.
- -En encourageant la réussite des projets pour éviter des problèmes de qualité et de devoir refaire certains travaux.
- -En planifiant, s’organisant au mieux pour éviter les imprévus. En faisant preuve de créativité en matière de solutions.
- En gérant au mieux les erreurs et imprévus, l’entreprise parvient à supprimer ses 800 $ de coûts.
Au final, l’ensemble des mesures appliquées sur les différents postes de dépenses permettent à l’entreprise de passer d’une perte de 190 $ à un profit net de 1 630 $.
Autres conseils donnés par GoMaterials pour augmenter ses marges et exemple français
- Suivre les projets immobiliers à proximité de l’entreprise
- Faire une analyse des coûts avant de transmettre un devis au client afin de s’assurer du niveau correct de profit que génèrera le projet
- Exploiter la donnée pour suivre et optimiser les marges
- Augmenter les prix s’il est en phase avec la demande
En France, l’UNEP – Les entreprises du paysage accompagne ses adhérents à travers des conseils concrets pour gérer au mieux leur entreprise avec notamment le guide « Bien gérer son entreprise du paysage » publié en 2021. Celui-ci présente les concepts de base, les indicateurs à choisir, les chiffres à analyser et de façon détaillée comment réagir aux difficultés rencontrées notamment financières.